Le collège de Libamba...
C'est en 1944 qu'est né « l'Institut des Missions Evangéliques du Cameroun » (l'IME).
Au début, le poste siégea à Ilanga (à 6 km d'Eséka).
Ensuite, le collège fut transféré à Foulassi (au Sud du Cameroun).
C'est en 1946 qu'il fut implanté à Libamba, où le site fut plus favorable :
- vaste terrain
- possibilité de produire de l'électricité...
Pour les pionniers, il s'agit d'une recherche de l'autosuffisance.
Ce fut sous la direction du pasteur américain Robert Pierce, accompagné de plusieurs missionnaires et quelques africains, que l'institut connu le jour, à Libamba.
Dès ses débuts, les critères d'admission au sein même du collège étaient très stricts.
- en premier lieu : il s'agissait d'être recommandé par son Eglise qui surveillait la régularité et l'assiduité aux cultes.
- Ensuite, il allait être particulièrement brillant.
L'intention de l'institut, visait à constituer une élite en voulant former des cadres de l'Eglise et de la société civile.
C'est à la veille de l'indépendance du Cameroun (proclamée le 1ier janvier 1960) que le Pasteur américain terminait son contrat pour rentrer en Amérique.
A cette époque, ce fut la camerounisation des cadres et avant de partir, le pasteur trouva bon de céder la place à un camerounais : Mr Gwet André.
Ce nouveau directeur fut à la hauteur de sa tâche qui lui fut confiée, assurant le bon fonctionnement de l'Etablissement et la prospérité du collège.
De nombreux bâtiments furent encore construits, tel l'installation d'internats supplémentaires.
Le collège connaît véritablement, durant cette période, une année florissante :
On comptait entre 700 et 800 élèves inscrits avec plus de 400 internes.
Même après le départ du premier directeur camerounais, le collège a connu de effectifs considérables, allant jusqu'à 1000 élèves (dont près de 600 internes).
Au départ de Mr Gwet, un nouveau directeur en la personne de Njock Pierre Emmanuel a été nommé en 1975. Ce dernier sera remplacé 15 ans plus tard par Mr Nlend Noé Calvin qui dirigera le collège pendant 4 ans.
A la fin de l'année 1992-1993 ; le collège a connu une grave crise, qui a failli causer la mort du collège : une partie du corps professoral regroupé au sein du « collectif » des enseignants a manifesté son mécontentement ameutant par la même occasion, une grande partie des élèves.
Cette crise n'était que la manifestation d'une situation qui avait commencé à se dégrader dès les années 79-80.
Elle s'est accentuée avec le départ progressif des missionnaires : départ lié à deux raisons :
- d'une part, la volonté de responsabiliser les africains et d'éviter une nouvelle forme de colonisation
- d'autre part, la protestation contre la gestion [ une gestion presque familiale ] des nouveaux dirigeants.
Après cette crise, les trois Eglises fondatrices ont ensemble décidé de changer totalement l'ancienne direction. Le président du conseil d'Etablissement, le Principal du collège et d'une grande partie des enseignants ont été remerciés. Depuis octobre 1993, les trois Eglises gèrent en collégialité, le collège évangélique de Libamba, et une nouvelle équipe dirigeante a été installée avec une mission précise : la relève et la reconstruction du collège. Toutefois, il est important de signaler que les sérieuses difficultés que connaît l'établissement constitue le premier obstacle à l'action de la nouvelle direction, ceci malgré sa ferme volonté de relever le défi qui lui est lancé.
- La première difficulté qui se résous progressivement, est le problème de l'électricité.
- Le second grand problème est celui de l'approvisionnement en eau potable pour les besoins de la cuisine (réfectoire) ; des élèves dans les dortoirs et des ménages du personnel. Ce problème est lié au vieillissement de l'ancien système d'adduction d'eau dont les canalisations sont détériorées et les machines (électro-pompes) hors d'usage. Ce système demande une totale réfection agricole et un domaine d'élevage.
- Le troisième problème est celui de la venue des bâtiments et autres installations. Construit depuis 1944, les infrastructures du collège n'ont pas résisté à l'épreuve du temps. A cause du délabrement avancé, tous les bâtiments ont perdu de leur éclat.
- Le quatrième problème est celui de la baisse des effectifs. A cause des problèmes actuels du collège, le capital de confiance des parents a diminué. Par ailleurs, du point de vue économique, beaucoup de parents n'étant plus en mesure d'inscrire leurs enfants dans les collèges privés, préfèrent les inscrire dans les établissements publics ; c'est ce qui explique également la baisse vertigineuse de l'effectif.
L'ouverture d'une section technique dans le domaine artisanale, agricole ou électromécanique, avec préférence pour l'agriculture, compte tenu de l'immensité du terrain et du milieu propice aux activités agricoles a pour objectif de rendre plus pratique les enseignements afin qu'ils répondent aux besoins actuels du pays
EMMANUEL BELLART
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